La Vie d'Océane

1, 2, 3, On pousse ! 

Mais quelle est cette image véhiculée par la télé et le cinéma de l'accouchement ? En général, les nanas perdent les eaux, courent à la maternité et accouchent dans l'heure ! 

Finalement, ça n'est que quand on commence à s'intéresser au sujet qu'on comprend qu'il n'y a pas un seul accouchement qui se ressemble et qu'il n'y a pas une seule façon d'accoucher. Non, ça n'est pas toujours : perte des eaux > contractions > on pousse 10 minutes > bébé est là et c'est fini ! 

Peut-être que j'étais vraiment bête de croire que ça se passait vraiment comme ça il y a encore quelques années de ça, mais je pense surtout que les récits d'accouchements n'étaient pas tout à fait honnêtes (oui, oui, maman si tu passes par là, tu peux te sentir un peu visée !). 

Pour ma part, c'est quand je suis tombée enceinte que j'ai commencé à entendre et lire pas mal de récits d'accouchements. J'étais un peu paumée parce que je me demandais bien à quelle sauce j'allais être mangée !  

Alors je vous livre mon histoire à moi, sans censure ! 

Comme pour toute grossesse, votre gynécologue ou médecin ou sage femme détermine par une échographie la date de conception de votre enfant afin d'estimer au mieux le jour de l'accouchement. C'est bien évidement loin d'être une science exacte, la plupart des femmes accouchent un peu avant ou un peu après la date prévue... et je crois aussi que la plupart des femmes espèrent accoucher avant ! 

Dans mon cas, mon petit père n'avait vraiment pas l'air décidé à sortir !  J'ai donc du être "déclanchée" après avoir dépassé mon terme. "Déclanchée"... ça a presque l'air sympa ! On a l'impression que ça va être plus rapide. On m'a donc posé comme un petit ruban vers 18h avec des hormones pour provoquer les contractions avec un avertissement de la sage-femme : "Soyez patiente, il est fort probable qu'on se revoit dans 24h et que rien n'ai bougé !". Si j'avais su...

Quelques 10aines de minutes plus tard, début des contractions, vraiment rien d'ingérable, je pensais passer la nuit avec ces petites douleurs, pas très confortables mais franchement supportables. 

Les contractions se sont intensifiées jusqu'à minuit où j'ai été examinée par la sage-femme... rien n'avait bougé, col fermé à double tour ! 

Début du calvaire ! Les contractions n'ont fait que s'intensifier de plus en plus jusqu'à 3h du matin. 2ème examen très douloureux, j'ai carrément dit à la sage-femme d'arrêter ! Je me suis faite envoyée paître au passage : " Oui, ben il va falloir prendre votre mal en patience, votre col est vraiment fermé !".

Ok, merci. 

Et ce jour là, de 3h à environ 9h du matin, j'ai vécu la pire douleur de ma vie. C'est pas pour vous effrayer mesdames, mais c'est la stricte vérité ! Contractions toutes les 3 minutes. Impossible de tenir en place ! Debout, assise, allongée, dans les bras de mon mari, en marchant, en criant, en soufflant,... absolument rien à faire pour calmer la douleur. Je suis donc passée dans un état second, j'ai cru devenir complètement folle à hurler dans la chambre !

A 7h, 3ème examen où la sage-femme m'a annoncée que mon col était ouvert à 1 centimètre. 7h20, la sage-femme est revenue, un peu surprise de m'entendre crier encore plus fort... 4ème examen : col ouvert à 4 centimètres ! 

Ouh là là, là j'ai eu très peur ! J'ai eu peur qu'il soit trop tard pour la péridurale et que j'ai encore à souffrir pendant longtemps ! Le temps que la sage-femme parte chercher un fauteuil roulant pour aller en salle de travail, j'avais perdu les eaux. A partir de ce moment, c'est un peu flou... je me vois assise dans le fauteuil roulant, allant à toute vitesse dans les couloirs, mon mari qui s'en va se préparer, moi suppliant à la péridurale une fois en salle de travail... 

On m'a donné un masque avec un gaz pour attenuer un peu la douleur. Je n'ai absolument rien senti quand on m'a posé la péridurale qui a quand même mit presque 1 heure avant de vraiment faire effet. 

Et puis... le calme ! Comme les contractions n'étaient pas vraiment naturelles mais provoquées par les hormones, la péridurale a tout stoppé d'un coup. On m'a mise sur le côté pour que mon col puisse continuer à s'ouvrir tout doucement. A 9h, j'étais ouverte à 8 centimètres. J'ai du attendre 14h30 avant d'être prête pour sortir mon bébé. Je n'ai pas été mécontente d'avoir cette petite pause pour reprendre mes esprits et pour dormir un peu après quasi 2 nuits blanches. 

Le travail n'a vraiment pas été le plus difficile. Pas indolore, certes, mais gérable. Et surtout, je savais que j'allais enfin voir mon bébé, alors ça motive ! 45 minutes plus tard, bébé était dans mes bras et me regardait avec ces petits yeux tout grands ouverts. 

Je vous explique pas le tourbillon d'émotions ! Entre la douleur, la joie, la fatigue... Et je pensais le calvère terminé. Mais non ! Le bébé sur moi, mon mari près de moi, je sentais bien qu'il se passait quelque chose de plus ou moins normal du côté de la sage-femme ! Au bout de plusieurs minutes, impossible de faire abstraction de la douleur, la sage-femme n'arrivait tout simplement pas à me recoudre (glamour boujour), et la péridurale ne faisait plus vraiment effet... Le gynécologue est venu 2 fois, il y a eu d'un coup 5 à 6 personnes en plus de bébé, mon mari et moi...et j'ai eu droit à nouveau au masque pour mieux gérer la douleur. 1 heure atroce mais qui a fini par passer. 

Pour conclure sur cet article, le jour de mon accouchement n'est pas le plus beau jour de ma vie. En revanche, l'instant où mon bébé est sorti et où on l'a posé sur moi est le plus beau moment que j'ai vécu jusqu'à présent. C'était vraiment une parenthèse magique autour de toute cette douleur ! 

Et puis, je sais quelle chance j'ai de pouvoir avoir un enfant en bonne santé, et d'aller moi-même très bien. Alors on relativise avec le temps, mais je n'avais pas envie de minimiser ce que j'ai ressenti parce que c'est important pour moi d'être honnête dans mon récit et de délivrer ce qu'il s'est exactement passé.

Si vous n'avez jamais accouché, ou si vous êtes actuellement enceinte pour la 1ère fois... ne vous en faites pas, vous surviverez et surtout vous vous sentirez bien plus forte après ça !

La suite dans la 3ème partie : séjour à la maternité !